Recanati
est peut être une des villes les plus romantiques de la région
des Marches. Peut être parce qu’elle est perchée sur
les douces collines marchesiennes offrant au visiteur une vue splendide
sur une campagne aux couleurs changeantes, offrant des paysages dignes
d’un tableau de Gustave Caillebotte.
Lumière et douceur
telles sont les premières impressions que l’on ressent au
cours
de la visite.
Petit à petit, lorsque Recanati se dévoile un peu plus,
elle renvoie l’image d’une petite ville italienne où
il fait bon vivre et où le temps semble s’être arrêté.
Nous voici donc suspendus
au charme de Recanati, prêts à en savoir un peu plus sur
la magie qui
s’opère
en ce lieu.
Nous commençons notre visite par la cathédrale de San Flaviano
qui a la particularité de ne pas avoir de façade. Nous sommes
en effet loin des cathédrales que l’on a l’habitude
de voir en Italie. Ici avec San Flaviano nous avons
avant tout un bâtiment du XIIème siècle qui a été
de nombreuses fois remanié notamment au XVIIème siècle
lorsque l’évêché installe son palais. La cathédrale
s’est donc
retrouvée
englobée dans ce vaste ensemble n’offrant aujourd’hui
qu’une simple porte d’accès. Cependant l’intérieur
est magnifique avec notamment son plafond à caissons de 1620.
Poursuivant notre promenade nous arrivons très vite au cœur
même de la ville, sur la
Piazza Leopardi. Bordée de magnifiques bâtiments de style
néo-classique, dont la mairie, cette place fut totalement refaite
à la fin du XIXème
siècle
pour fêter le centenaire de la naissance du grand poète italien
Giacomo Leopardi, né à Recanati. Une statue du poète
s’élève d’ailleurs au centre de la place. Sur
un des côtés de la place se dresse une tour, la Torre del
Borgo. Les origines de cette tour remontent au XIIème siècle,
l’horloge datant de 1562.
En sillonnant ainsi les rues de Recanati nous constatons que l’impression
de petite ville ne correspond
pas tout à fait. Car la ville se trouve être très
étendue. Mais chaque ruelle,
chaque
coin de rue, chaque petite place a quelque chose à offrir au visiteur.
Ainsi lorsque nous arrivons devant la maison du poète Giacomo Leopardi,
nous avons beau être devant un grand palais du XVIIème siècle,
nous avons pourtant l’impression d’être au centre d’un
petit village. Beaucoup de poésie se détache de ce lieu,
et peut être que le poète, en regardant d’une des fenêtres
du palais y a-t-il souvent trouvé l’inspiration, ou peut-être
l’a-t-il trouvée au cours d’une promenade dans les
jardins bordant la villa, d’où le regard plonge vers les
vallons colorés.
Aujourd’hui la villa
renferme une bibliothèque qu’il est possible de visiter.
20 000 livres
et
des souvenirs du poète y sont exposés. La villa est habitée
par les descendants du poète et la bibliothèque est par
conséquent un musée privé. haut
de page
Mais Recanati a vu naître
un autre personnage très célèbre. Le ténor
Beniamino Gigli. Pour en savoir un peu plus sur cet artiste, il faut se
rendre au théâtre
Persiani.
Si la culture musicale est fortement ancrée dans la région
des Marches et à Recanati, le théâtre que l’on
peut voir aujourd’hui date du XIXème et a été
commandé par le père du poète Leopardi. Comme tous
les théâtres que nous aurons l’occasion de voir dans
la région, c’est une petite merveille.
Juste au dessus se trouve le musée consacré au ténor.
Des habits
de
scène, des objets personnels, autant d’émouvants souvenirs
que l’on peut admirer avec en fond sonore la merveilleuse voix de
Beniamino Gigli.
Autre musée très intéressant à Recanati,
le musée civique. Un musée qui regroupe une pinacothèque,
une zone dédiée à l’archéologie et une
partie consacrée à
l’immigration.
La
pinacothèque présente de nombreux tableaux d’artistes
italiens du XVème siècle dont notamment 4 des œuvres
les plus importantes du peintre Lorenzo Lotto. Nous pouvons y admirer
entre autre l’Annonciation qui est aujourd’hui considérée
comme un véritable chef d’œuvre de la Renaissance italienne,
ou encore le triptyque de San
Domenico.
La
partie archéologie raconte l’histoire de la ville depuis
la préhistoire et présente également une collection
de céramique de Rodolfo Ceccaroni assez intéressante. La
partie sur l’immigration retrace la vie des habitants des Marches
qui ont été les plus nombreux à quitter l’Italie
pour le nouveau monde. C’est
ludique et assez bien fait.
Mais
retrouvons les rues de Recanati et continuons à vagabonder à
travers une ville décidément bien agréable. Nous
continuerons ainsi à découvrir des demeures historiques
comme le palais Antici-Mattei, maison natale de la mère du poète
Giacomo Leopardi, le palais Venieri et sa cour avec vue sur la côte
Adriatique. Des églises
comme San Domenico avec sa fresque de Lotto et
son
cloître dont la tour décapitée par la foudre avait
inspiré Leopardi pour son poème Torre del passero solitario.
L’église Santa Maria di Montemorello autre lieu rattaché
au poète, puisque c’est dans cette église qu’il
fut baptisé.
Comme vous l’aurez compris la ville est très attachée
à son poète et nombres de lieux nous ramènent souvent
à Giacomo Leopardi lorsque l’on se promène dans
Recanati.
Partout à Recanati plane l’ombre de deux artistes hors du
commun : le poète Leopardi et sa sensibilité et la voix
admirable de Gigli.
Notre première impression de ville romantique n’était
donc pas fausse.
Chose étrange en quittant la ville, le ciel s’était
coloré de stries rouge vif, comme si un autre artiste, Lorenzo
Lotto avait lui aussi, tout d’un coup, voulu laisser une empreinte
sur la ville.
Décidément, Recanati semble être un poème à
elle seule. haut
de page
Merci à notre adorable guide qui, comme par hasard, portait le
nom d’un poème de Giacomo : Silvia… Silvia, rimembri
ancora…
BON
A SAVOIR
Office de tourisme
Via Leopardi
62019 Recanati
Italie
Tél et Fax : 0039 071 981 471
E.mail: info@recanatiturismo.it
Site Internet : www.recanatiturismo.it
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